Dans le cadre du projet "Sorties de route" et sous la houlette des slammeurs Mehdi Dix et Madame Bert voici les textes écrits par la classe de 2AFB/ORGO :
Au bout de la route
Au volant de mon histoire, au volant d’une histoire
C’est comme les histoires d’amour ou les histoires d’un soir
Ton dernier voyage t’a laissé un goût amer
Malgré tout, là, t’attends que le feu passe au vert.
Il y a des petits trajets qui s’arrêtent au premier virage
Ce n’était pas ton tour, maintnant tu dois céder le passage
Il y a ceux qui tournent en rond, en mode giratoire
Cette histoire va droit au stop et s’arrêtera demain soir.
Ou ceux qui finissent mal qui s’terminent en fauteuil roulant
Tu reprendras plus ta bagnole pendant un bon moment
Après ce genre de trajet qui te fauche ton moral, ton sourire
Tu ne vois plus que le mal, tu ne vois plus que le pire
La prochaine fois, tu l’sauras, tu seras plus méfiant
Te voilà prévenu, au bout de la route c’est le néant.
Dorine PIPARD (AFB)
Au volant de ma vie, tout est facile
Au volant de ma vie,
Je suis parti trop loin
J’ai perdu mes amis
J’ai vu un poteau au loin
J’ai envie de me tuer
Pour tous mes amis que j’ai perdus
C’est l’un des seuls moyens que j’ai trouvé
Pour sauver toutes les âmes perdues
J’ai pensé aux familles
Au mal que j’ai pu leur faire
Mais au dernier moment
J’ai pensé à ma famille
Au mal que j’aurais pu leur faire
Mais en évitant ce poteau
J’ai fait un tonneau.
Dans la vie rien n’est facile
Mais pour mourir tout est facile.
Kevin BERRUYER (ORGO)
Les autres
C’était un samedi soir, j’avais trop bu
On m’a dit t’es saoul mais je n’y ais pas cru
Au volant de ma vago
En imitant les jeux vidéo
On m’a retrouvé dans un poteau
J’entends les sirènes au loin retentir
Et je souffre le martyr
Je ne pense plus à rien
Et encore moins à demain
Le camion rouge m’emmène
Et je m’accroche à cette phrase qui revient comme un poème
Rappelles-toi ces fois où tu disais que ça n’arrivait qu’aux autres
Mais cette fois-là, les autres c’est toi
Mais cette fois-là, les autres c’est toi
Cette fois-là, les autres c’est toi
Les autres c’est toi
C’est toi
Toi.
Chloé SOUCHON (AFB)
Gagner la nuit
On est samedi après midi et toujours rien pour ce soir
Sur le coup de 22 heures je vais rester avec mon désespoir
Jusqu’à ce qu’un pote m’appelle pour sortir avec lui
Alors je me prépare pour gagner la nuit
A partir de 10 heures et demie avec mon ami
On se met tous les deux au demi
Sur le coup de onze heures on voulait être morts
Alors on passa à bien plus fort
Aux alentours de minuit on sortit du bar
Car boire nous en avons marre alors on passe aux pétards
Mon pote a ramené la récolte de sa plante verte
Car sa fumée nous monte vite à la tête
A une heure et demie, on ne tient plus debout
Il décida de prendre la voiture pour rentrer chez nous
Moi je ne voulais pas car nous étions saouls
Lui il partit et finit sa vie au fond d’un trou
Moi j’étais content de mon choix
Mais cette soirée je ne l’oublierai pas
Le bonheur de la fête ne vient pas en se pétant la tête
Car les accidents arrivent avec l’alcool et la fumette.
Friedrich DAL MOLIN (AFB)
Petite soirée
Petite soirée entre copains
On démarre tranquille au whisky
Je dois rentrer tôt le matin
Il faudrait pas qu’je risque ma vie
La soirée se déroule bien
Mais y’a quelque chose qui m’fout le trac
Mes amis invitent leurs voisins
Ils veulent qu’j’aille avec eux en boîte
Cinq jours plus tard, tout le monde pleure
Et ouais ça s’passe souvent comme ça
Mon enterrement est à 11 heures
Il faut pas boire et puis voilà !
Romain Mazaudier (ORGO)
Quand tu te lèves
Quand tu te lèves il est 9 heures du matin
Tu as la gueule de bois
Pour faire passer le matin tu bois du vin
Et ton alcool est au choix
A 11 heures du mat’ tu commences l’apéro
Tu bois et tu n’arrêtes pas de boire
Et maintenant tu chantes un mélo
Et tu fais la foire.
Tu as trop d’alcool dans le sang
Et tu tombes en coma éthylique
Car t’as 3 grammes 100.
Quentin LE LOUREC (ORGO)
La combine (remix)
Sur mon scooter
A deux cents à l’heure
Je n’avais pas vu
Derrière cette rue
Aujourd’hui dans mon cœur
C’est le malheur
Et le bonheur
C’est une frayeur
Derrière cette rue
Derrière cette rue
J’y ai laissé ma joie
Mes rires et mes sourires
Mais je n’en reste pas là
Je ne baisserais pas les bras
Jonathan MAGNAN « Jo la Combine »
Je pense au pasteur
Aujourd’hui c’est samedi soir, il est tard
La soirée commence avec mes amis fêtards
Je pars avec mes potes chercher la Vago
On croisa Fredo
On descendit voir c’qu’il cherchait
Il voulait nous vendre des cachets
On en acheta car cette drogue nous mettait bien
Alors on repartit comme des chiens
Il est 20 heures
Et cette route est diabolique
Je pense au pasteur
Car je me sens déboussolé
J’commence à perdre le contrôle
Faut que j’arrête la picole
Car je vais en crever.
Il est déjà trop tard
Je finis mon dernier chtar
Ma vue se trouble
Et cette lumière jaune m’aveugle
Il est dimanche je viens d’me réveiller
A l’hôpital, putain ce samedi a failli me crever.
Adrien CAMISULLIS (AFB)
Après cette chevauchée
Je m’arrête boire un verre
Après cette chevauchée
Je repars à pied
L’air content, le nez en l’air,
Après avoir trébuché
Je regarde le vent
Mais tout à coup une voiture me rentre dedans
A plus de 90 km heure
Je fis un vol plané
Et me retrouvai à terre en pleurs
A moitié paralysé
Je vois plein de gens autour de moi
Je n’ai plus peur
Ce n’est pas de ma faute
Aujourd’hui je vis comme les autres.
Joan Baugiraud (AFB)
Briser ta vie
Je suis sur l’autoroute de Paris
La route de la vie
Qui se termine la nuit d’un samedi
Comme la vie se finit
Après un accident de route sur un lieu-dit
Provoqué par le whisky
Bu à la brasserie
D’une journée mal finie
L’accident le terminus du samedi
Et tu verras plus le soleil sur ton tapis
Debout sur ton buggy
Tu seras assis sur un fauteuil en rubis
Qui t’accompagnera jusqu’au cimetière de Paris
Tu aurais pas dû boire à cette brasserie le samedi
Qui a brisé ta vie.
Ludovic RIBES (AFB)
Nous
Nous l’avions prévu depuis une semaine cette soirée,
C’était un samedi, elle commençait plutôt pas mal
Le conducteur et moi-même étions bourrés
Et là on comprend que cela finisse par un drame
Nous n’avions pas mis notre ceinture
Tout cet alcool dans le sang, le cerveau à l’envers,
Nous étions tout retournés, y compris la voiture,
Nous avons fichu notre vie en l’air.
La voiture part en tonneaux et finit dans le décor,
Nous avons bu notre vie jusqu’à la dernière goutte,
Nous voulions à tout prix battre des records
Malheureusement, nous ne verrons jamais la fin de la route.
Gianny RODRIGUES (AFB)
Sur le pavé
Toi qui réclames la mort comme un forcené,
Sache que la faucheuse t’as déjà condamné,
C’est elle qui t’a amené
Sur le pavé
Pour regarder
Tous ces abrutis s’énerver.
Toi qui roulais sur cette route, déchaîné
Tel un taré qui ne voyait pas plus loin
Que le bout de son nez
Tu as fini par te crasher, t’écraser
Sur le bord de la chaussée
Et dévaler cette pente déchaînée
Pour finir sur un fauteuil enchainé, dégoûté,
A mourir d’ennui
Tu te retrouves paralysé jusqu’à la fin de ta vie.
Laurent OLLAT (AFB)
Au compteur
On verra bien où cette route nous mènera
Surement là où la mort n’y sera pas
Au volant de ma voiture tout parait si bien
Surtout avec une teil de vodka dans la main
Un p’tit joint de bon matin pour éveiller les sens
Pour oublier cette haine, cette rage, cette inconscience
180 au compteur, je me sens libre
J’ai raté le virage, je pars en chute libre
Ma voiture défoncée, ma jambe fracturée
A l’hôpital se finit ma journée
Je devrais rentrer chez moi tel un rampant
Car je dois finir ma vie en fauteuil roulant.
Charlie BRET (AFB)
Sur la route de l’avenir
Sur la route de l’avenir
Certains foncent à toute allure
Au volant, on les voit venir
Toute rencontre avec eux sera dure
Car ils n’ont pas le temps
De s’arrêter, de discuter,
Et ils écraseront les gens
Qui risqueraient de les arrêter
D’autres tentent de rattraper leur avance
Mais comme ils sont à pied ils ne vont pas vite
D’autres encore sur la bande d’arrêt d’urgence
Voient leurs images dépitées se refléter sur les vitres,
Certains roulent à vélo
D’autres roulent en merco
Certains sont à plat
D’autres en Lada
Mais tous, on court, on roule sur la route de l’avenir
Le même but nous attend tous, qu’on aime accélérer ou ralentir.
Bastien BRUYERE (AFB)
La roue tourne
La roue tourne
Et on a pas le temps de se rendre compte
Le matin, pas besoin de jambes
Maman me porte dans ses bras
Puis sur quatre pattes, je tremble
Et je me traîne par-ci, par-là,
A midi je suis debout
Je cours partout comme un fou
Peu de temps après j’ai une voiture
De ma maîtrise du volant je suis très sûr
Je m’en sers pour éviter la marche à pied
Et pour faire le cake sans me méfier
Car la route ne fait pas de cadeaux
Une seconde d’inattention, et c’est le tonneau
C’est vrai qu’à 100 à l’heure j’ai pas eu le temps d’y penser
Mais ce platane dans le virage était vraiment mal placé
A 16 heures trente, j’avoue que j’ai goûté
La douleur et la tristesse au poteau m’ont cloué
Je suis dans un fauteuil pour toujours en 4 roues
J’aimais tant jouer au pilote, je ne serais plus jamais debout
La roue tourne… je crois que j’l’ai compris,
Elle remplacera mes jambes jusqu’au soir de ma vie.
Madame Bert’
Je suis lent
Je suis en guerre contre le monde
Contre les rebords, les montées, les escaliers et tous ces putains de trottoirs,
Contre les boîtes aux lettres qui dépassent, les passages, les portes trop étroites,
Je suis en guerre contre les urbanistes et les architectures aux allures hyper cubiques,
Contre les plans hypes qui privilégient toujours le beau, au plus pratique.
Autour de moi tout va trop vite, ça glisse, ça fuse, ça descend,
et moi, je suis lent.
Je suis en guerre contre les autres qui vous laissent sur place,
contre la nature où mes roues sont inefficaces
qui penserait qu'un jour j'idolâtrais le bitume, les dalles, le béton
moi, l'amoureux des champs, des sommets, des platanes à la con ?
Autour de moi tout va trop vite, ça grimpe, ça saute, ça descend,
et moi je suis lent.
Autour de moi, ça court, ça presse, ça urge et un jour ça cartonne,
Salut à toi, mon frère ! Viens me rejoindre au pays de la vie monotone,
Toi qui as fini ta course dans un mur, le décor, un poteau,
Tu peux les jeter à présent tes horaires et tes tickets de métro,
Aujourd’hui c’est itinéraires à rallonge, les voies bis et surtout les adjacentes
Ensemble nous affronterons la foule compatissante,
Je t'apprendrai les bancs traîtres et l'intimité collective
Mais en attendant il va bien falloir vivre.
Parqués comme des animaux,
Nous apprendrons à recoller les morceaux, petit à petit...
Je rêve d'un monde où tout serait lisse,
Un monde où les passants prennent le temps
un monde où les autres ralentissent,
et s’ouvrent aux autres de temps en temps.
Je rêve d'un monde XXL à ma juste mesure
De perspectives extra larges, pour confondre ma démesure
Mais là, je perds la raison,
Car pour l'instant dans mon fauteuil,
je tourne en rond.
MC Thibaud.